Il y a 6 mois, je vivais ma première expérience de wwoofing en Corse, et j’ai adoré ça ! Debrief dans cet article.
C’est en 2019 que j’ai découvert le concept du wwoofing, avec la rencontre de Joanna et Joël, 2 wwoofeur·ses croisé·es lors d’un séjour d’initiation à l’agroécologie à Boffres (07). En résumé, « faire du wwoofing » signifie donner chaque jour quelques heures de son temps pour aider une famille dans certaines tâches, la plupart du temps en rapport avec l’écologie, l’agriculture bio… en échange du gîte et du couvert.
J’ai instantanément adhéré au concept ! L’idée est restée dans un coin de ma tête jusqu’à ce que je puisse enfin la réaliser. Une relation qui se termine, un boulot que je peux quitter facilement et surtout une envie de vivre de nouvelles expériences qui se fait de plus en plus pressante… C’est ainsi que je suis partie en wwoofing durant un mois à la découverte de la Corse !
Qu’est-ce que le WWOOFing ?
« WWOOF (World Wide Opportunities on Organic Farms) est un mouvement mondial qui œuvre à mettre en contact des visiteurs avec des agriculteurs bio, à encourager les échanges culturels, et à construire une communauté mondiale sensible aux pratiques agricoles écologiques. »
Très souvent, les activités proposées sont en lien avec le travail en agriculture (plantation, récolte ou désherbage), mais selon les endroits, il est aussi possible de travailler dans le domaine de la bioconstruction, du compostage, de l’élevage…
Le mouvement est né en Angleterre, en 1971 ! Depuis il a essaimé à travers le monde et fédéré des centaines de milliers de personnes autour de l’envie de « Vivre et apprendre dans des fermes biologiques ». Le mouvement est incarné dans une cinquantaine de pays à travers des associations locales.
C’est en 2007 que WWOOF France est lancé. Aujourd’hui l’association compte environ 17 000 adhérents (WWOOFeur·ses et hôtes·ses confondu·es). Elle a pour missions d’animer le réseau, de mettre en contact les wwoofeur·ses et les hôtes·ses, et de veiller au respect du droit du travail et lutter contre le travail dissimulé.
« Le WWOOFing vise à reconnecter les hommes et les femmes à la terre en participant bénévolement à des pratiques agricoles biologiques.
Les bénévoles (les WWOOFeurs) sont reçus dans de petites exploitations à échelle humaine où vivent et travaillent des familles ou des collectifs (les hôtes). Les WWOOfeurs aident au travail agricole et partagent la vie quotidienne des hôtes qui leur offrent le gîte et le couvert.
Être hôte permet de rester ouvert sur le monde en accueillant des WWOOFeurs de tous horizons. C’est aussi l’occasion de recevoir un soutien physique et moral dans son projet agricole, d’échanger des idées, des valeurs et des savoir-faire. »
Que l’on soit hôte·sse ou wwoofeur·se, pour rejoindre le réseau, il faut adhérer aux valeurs de la Charte de WWOOF.
On assimile souvent le wwoofing à une première expérience dans le domaine de l’agriculture, la possibilité d’apprendre de nouvelles techniques d’agriculture, de jardinage, de cueillette ou d’élevage, mais c’est aussi la possibilité de voyager différemment.
Le WWOOFing est un projet de coopération vieux de 50 ans, basé sur des rapports humains non-consuméristes et militants avant tout. On le clame encore et toujours bien bien fort : le WWOOFing, ce ne sont pas des vacances pas chères, mais des vacances engagées.
Plus qu’un mode d’apprentissage, c’est surtout un mode de découverte et d’échange. Un retour à la nature, la découverte d’autres façons de vivre, des expériences sociales…
Quelles ont été mes démarches ?
1/ En tout premier lieu, je me suis rendue sur le site de l’association française qui répertorie tous les lieux d’accueil en France. J’ai commencé par prospecter les hôtes en fonction de leur emplacement géographique et de leurs disponibilités d’accueil. Ensuite j’ai fait un tri en fonction de leur type d’activité (pour moi du maraîchage) et d’hébergement (du camping au mois de mars, je passe mon chemin!). Et enfin j’ai épluché les commentaires laissés par les précédents wwoofeur·ses, plus pour me rassurer qu’autre chose.
La recherche a été plus complexe que prévue de part mes contraintes personnelles : les dates et la situation géographique.
> A la base, j’avais prévu de voyager entre février et mars, mais c’est plutôt la saison creuse au jardin ! Donc logiquement je n’ai pas trouvé beaucoup d’hôte·sses et j’ai dû me contenter du mois de mars. A savoir que l’activité reprend bien à partir du mois d’avril jusqu’à septembre/octobre.
> Voyageant sans voiture, il fallait que je trouve des lieux pas trop isolés et plus ou moins accessibles en transport en commun. Là ça a fait beaucoup de tri, car je me suis vite rendue compte que se déplacer sans voiture en Corse n’est pas chose aisée !
2/ Ensuite vient le moment d’entrer en contact avec les hôtes afin d’organiser mon séjour. Pour cela, il faut se créer un profil sur le site et adhérer à l’association pour 25€ (adhésion valable 1 an) pour pouvoir être mis en contact avec eux·elles.
A savoir que WWOOF France est une association à but non lucratif, elle ne génère donc pas de profit. Les cotisations servent à animer et à défendre le réseau WWOOF, mais aussi à soutenir des projets agroécologiques.
Deuxième moment de doute : avoir un gros coup de cœur pour un lieu et recevoir une réponse négative, ou encore des hôtes·ses qui ne répondent pas toujours aux sollicitations. Je me demande encore si le fait que ce soit ma première expérience a été un frein…
Le premier contact se fait par écrit via le site Internet, mais le mieux est quand même d’appeler les hôtes·ses pour avoir un contact direct, faire mieux connaissance, discuter des tâches à faire, de l’organisation… C’est important car ça permet de s’assurer que nous sommes sur la même longueur d’onde et ça évite de futurs désagréments.
Pour que l’expérience soit la plus positive possible, il faut garder à l’esprit que ce ne sont pas des vacances au frais de la princesse et que le travail est parfois exigeant. Il est aussi important de faire le point en amont sur ce que l’on recherche (type d’activité, seul·e ou avec d’autres wwoofeurs·ses, dans une ferme, une communauté ou une famille…).
Pour une première fois, j’ai privilégié l’accueil chez des particuliers. Que ce soit dans les deux familles, je me suis rapidement sentie comme « à la maison ».
Mon retour d’expérience
Ce que je recherchais :
Sortir de ma zone de confort, vivre de nouvelles expériences, changer d’air, faire de belles rencontres, mettre les mains dans la terre et me reconnecter à la nature, côtoyer des animaux, découvrir une nouvelle région et une nouvelle culture, me recentrer sur moi, me reposer… Contrat rempli à 99 % ! Les journée étaient tellement denses que je n’ai pas vraiment trouvé le temps de juste me poser et ne rien faire !
Déroulement des journées :
- lever vers 7h00
- début de journée entre 8h30 et 9h après avoir pris un bon petit déjeuner
- travaux au jardin jusqu’à 12h30/13h (récolte d’olives, semis, premières plantations de printemps, désherbage, débroussaillage, paillage, rempotage…)
- repas du midi avec les hôtes
- l’après-midi était consacrée à des temps de visite, de randonnée (après une petite sieste!) ou de farniente
- repas du soir avec les hôtes
- coucher parfois avant 20h tellement les journées étaient harassantes !
Les repas :
Je n’ai jamais autant mangé que lors de mon premier wwoofing car je me dépensait beaucoup !! Notre hôtesse était vraiment aux petits soins pour nous (nous étions 3 wwoofeuses), elle se décarcassait pour nous faire des repas variés (parfois végétariens), nous avions toujours à disposition de quoi grignoter dans la journée et elle nous préparait même notre pique-nique pour le week-end !
Et j’ai extrêmement bien mangé lors de mon second wwoofing, avec des produits (légumes, fruits, viande, poisson) issus quasi exclusivement de leur propre production !
Le logement :
Lors de mon premier wwoofing, j’occupais un petit studio indépendant et pour les repas je rejoignais les autres wwoofeuses dans leur espace commun. Lors du second wwoofing, j’avais une chambre et une salle de bain privative dans leur maison.
Combien ai-je dépensé en un mois ?
- Transports entre le continent et la Corse (train/covoit + ferry) => 179,32€
- Transports en Corse (train et bus) => 53,90 €
- Hébergement 2 nuits en air bnb => 94,65 €
- Boissons et alimentation => 87,70 €
TOTAL => 415,57 €
Ce que j’ai préféré :
Sans aucun doute, ce sont les belles rencontres que j’ai fait durant ce voyage : Camille rencontrée dès le premier soir sur le ferry, les hôtes qui m’ont accueilli (wwoofing et air bnb), les autres wwoofeuses (Florence la québécoise et Carmen l’espagnole), les belles personnes croisées le temps d’une balade ou d’une soirée…
Un autre aspect qui a été appréciable, ça a été la diminution de la charge mentale : pas besoin de se soucier des courses, des repas, de planifier quoi que ce soit…il m’a suffit de suivre le mouvement. Alors oui en wwoofing on travaille, mais de ce côté-là ça a vraiment été des vacances ! Encore une fois je suis bien tombée car certain·es hôtes demandent une participation active à la vie de la maison.

Bref, pour en avoir discuter avec les autres wwofeuses et les hôtes, je pense qu’il y a autant d’expériences différentes que d’hôtes·ses et de wwoofeurs·es. Pour ma part, je suis extrêmement bien tombée, j’ai été bien accueillie, le travail m’a plu et je me suis bien entendue avec tout le monde (en même temps je suis facile à vivre 😉 ) !
Le retour a été difficile, je n’avais pas envie de refermer cette parenthèse, et il m’a fallu plusieurs jours (voire semaines) pour me réadapter au rythme quotidien. D’ailleurs, à peine rentrée que j’étais déjà en vadrouille sur Lyon et dans le sud de la Drôme ! J’ai vraiment eu du mal à me poser après 1 mois d’itinérance et le retour dans la routine du boulot a été compliqué.
Maintenant que j’ai testé, une chose est certaine, je recommencerai ! Ce genre de voyage offre l’opportunité de découvrir de nouvelles régions ou de nouveaux pays, à moindre coût, tout en étant en contact direct avec la population locale et en se sentant utile. Pour moi c’est une expérience hors des sentiers battus et j’adore ça !
N’importe qui peut devenir wwoofeur·se, il suffit d’être volontaire dans le travail, aimer les rencontres et la vie en communauté. Tu seras peut-être le·la prochaine à sauter le pas ! 🙂

Une belle expérience que je voudrais tester dès que je suis à la retraite.
Merci Audrey