La Saint Valentin, moins romantique qu’il n’y paraît

Sens-tu la fièvre de la Saint Valentin monter ? Si ce n’est pas encore le cas ça ne va pas tarder, cœurs et cupidons vont bientôt faire leur apparition. Mais tout n’est pas rose bonbon ! Cette fête, où l’on tend à consommer beaucoup et parfois sans réfléchir à ces enjeux, peut rapidement devenir une petite catastrophe. Explications et alternatives dans cet article…

Les fleurs de la Saint Valentin : importées, industrielles et riches en pesticides

La Saint Valentin rime presque toujours avec fleurs. Chaque année en France, ce sont près de 30 millions d’euros qui sont dépensés pour acheter des fleurs et en particulier des roses (58% soit 22 millions de bouquets). Le problème c’est que le 14 février, en plein hiver, les roses sont un produit rare sous nos latitudes. Si si je t’assure ! Celles-ci fleurissent plutôt vers le mois de mai.

Nous savons qu’il est mieux de manger local et de saison, c’est exactement la même chose concernant les fleurs !

Selon les estimations, 85% des fleurs coupées vendues en France proviennent de l’étranger. Certaines viennent de pays avec un climat plus favorable (Kenya, Équateur, Éthiopie, Amérique du Sud…), d’autres viennent des Pays-Bas, pays réputé pour sa culture des fleurs. Le problème c’est que dans les deux cas, cela implique d’énormes impacts écologiques :

  • Les roses importées du bout du monde sont transportées en avion, dans des emballages complexes constitués de cellophane et de structures de protection destinées à préserver la qualité esthétique des fleurs.
  • Celles qui sont cultivées aux Pays-Bas poussent sous serres chauffées et éclairées jour et nuit, ce qui implique des consommations d’énergie importantes.

Résultat : l’impact carbone est très élevé. Selon les chiffres de Novethic, un bouquet de 25 roses polluerait autant qu’une ballade de 20 km en voiture. C’est plutôt logique quand on sait qu’une rose cultivée aux Pays-Bas émet environ 3 kg de CO2 pendant sa production, ou qu’une rose cultivée au Kenya (qui n’émet que 0.5 kg de CO2 pour sa production) peut parcourir jusqu’à 8000 km en avion pour arriver jusqu’à nous.

Sans compter que dans tous les cas, ces monocultures industrielles ont des impacts très importants sur les écosystèmes locaux. Toujours selon Novethic, il faudrait entre 7 et 30 litres d’eau pour un seul bouton. Au Kenya par exemple, les zones de cultures sont réparties autour du lac Naivasha, qui est aujourd’hui pratiquement asséché à cause de la culture industrielle de la rose.

Les conditions de travail des ouvriers sont également très précaires. Une enquête réalisée au Kenya par le magazine Géo en 2016 révélait que 550 ouvrières travaillent six jours sur sept, à un rythme effréné, à la cueillette et à l’empaquetage des fleurs, cultivées hors-sol sous d’immenses serres, pour un salaire de seulement 90 euros, inférieur au SMIC local.

Et pour finir, une étude menée par le magazine 60 millions de consommateurs montre que les roses vendues pour la Saint Valentin contiennent de nombreuses substances phytosanitaires, notamment des pesticides.

> Les alternatives

Offrir des plantes de saison (en ce mois de février il y a par exemple : les camélias, les tulipes, le jasmin, les amaryllis, les iris, les crocus), ou des plantes en pot, vivaces et si possible cultivées sans pesticides. Certes, elles n’auront pas la même portée symbolique qu’une rose rouge, mais au moins l’impact sur l’environnement sera moindre. Et pourquoi ne pas offrir un arbre après tout ? Je trouve la symbolique encore plus forte, vous le verrez grandir au fil des années, une bien belle manière pour dire que tu vois loin dans ta relation (et en plus il captera le CO2 !). Pour plus d’infos voir : Comment choisir des fleurs coupées de saison.

Pour s’assurer que les fleurs sont cultivées en France, il existe quelques labels :

  • Fleurs de France certifie, depuis 2017, les fleurs et plantes uniquement cultivées en France, par des horticulteurs et pépiniéristes engagés dans une démarche éco-responsable.
  • Plante Bleue garantit des végétaux produits par des entreprises françaises, soumises à des pratiques respectueuses de l’environnement : optimisation de l’arrosage, peu d’utilisation d’engrais, réduction des traitements, recyclage des déchets, économies d’énergie, respect de la faune et la flore, etc…

Pour identifier les fleuristes soucieux d’exercer leur activité dans le respect de l’environnement et du bien-être des hommes, il y a le label :

  • Fleuriste éco-responsable qui a pour objectif de valoriser les bonnes pratiques des artisans fleuristes dans six domaines : la qualité du fleuriste, les achats responsables, la consommation d’énergie et d’eau, la gestion des déchets, la responsabilité sociétale de la boutique.

Les chocolats de la Saint Valentin : esclavage, déforestation et corruption

Le deuxième grand symbole de la Saint Valentin, ce sont les chocolats. Et là encore, ce cadeau peut avoir un goût assez amer quand on connaît ses conditions de production. Plusieurs ONG et de nombreuses études ont révélé ces dernières années les graves dérives de l’industrie du cacao. En Afrique de l’Ouest, notamment au Ghana et en Côte d’Ivoire, d’où proviennent plus des 2/3 de la production mondiale, la production de cacao est marquée par les phénomènes de corruption. Mais il y a plus grave, d’après l’organisation Food Is Power, la filière cacao est globalement structurée autour de pratiques esclavagistes, les enfants seraient très présents sur les chaînes de récolte et de production.

D’autre part, l’industrie du cacao est responsable d’une bonne partie de la déforestation de ces régions tropicales. Pour faire pousser plus de cacao, les industriels détruisent les écosystèmes locaux afin de planter des plans de cacao, ce qui contribue à détruire la biodiversité locale.

> Les alternatives

Les responsables, ce sont les grands industriels qui se livrent une vraie guerre des prix et tirent les conditions de production vers le bas. La solution, c’est donc d’éviter ces grandes marques et de se tourner vers des chocolatiers ayant des pratiques responsables. Certains possèdent des certifications (Biopartenaire, Producteurs paysans, Max Havelaaar, WFTO et Fair for life), d’autres contrôlent leurs chaînes de production de la fève à la tablette (c’est le cas de certains grands chocolatiers français comme Valrhôna).

Il existe des alternatives respectueuses des droits humains et de l’environnement, mais il faut accepter d’y mettre le prix, nécessaire pour rémunérer correctement les producteurs locaux et leur assurer des conditions d’exploitation viable. Pour plus d’infos voir : Je consomme responsable.


Les cadeaux empoisonnés de la Saint Valentin

Offrir un cadeau à la Saint Valentin est devenu une coutume. Parmi les cadeaux stars il y a les bijoux, les bougies parfumées, la lingerie, les produits cosmétiques… Le problème c’est qu’ils sont loin d’être sans impact sur l’environnement et notre santé. Par exemple :

  • Les bijoux posent de gros problèmes concernant l’origine des métaux. Les filières de l’or et de l’argent son régulièrement marquées par des scandales concernant les conditions de travail sur les chaînes d’extraction. Même chose pour les pierres précieuses, régulièrement pointées du doigt.
  • La lingerie fabriquée à l’autre bout du monde dans des conditions insalubres, à partir de coton industriel issu des cultures d’Asie Centrale où ce sont les enfants qui travaillent au champ.
  • Les bougies fabriquées à partir de cire minérale issue du pétrole. Si en plus elles sont parfumées, elles s’accompagnent de substances chimiques parfois nocives, dont des perturbateurs endocriniens.

> Les alternatives

Un seul conseil : être attentif à l’origine des produits lors de l’acte d’achat.

  • Concernant les bijoux, il existe des labels pour l’or éthique comme Fairmined, ou des alliances comme l’Alliance for Responsible Mining. Certaines marques se sont même fait une spécialité de faire des bijoux éthiques et plus écologiques.
  • Pour la lingerie, choisir si possible des marques qui font du Made in France ou celles qui utilisent du coton bio.
  • Il est aussi tout à fait possible de faire plaisir à sa moitié en minimisant son impact sur l’environnement et sans crever son budget : offrir un moment à deux, des bougies fabriquées maison à partir de cire végétale (cire de soja), un massage, un panier gourmand composé de petites douceurs achetées en vrac ou faites maison, un coffret de cosmétiques faits maison (baume à lèvre, baume pour massage, crème…), un montage photo, un livre…

Les possibilités sont multiples ! Une fois ton choix fait, pense à la méthode du Furoshiki pour emballer le cadeau.


Le repas en amoureux

Une chose est sûre cette année, à moins de prendre à emporter, il faudra passer aux fourneaux ! Ça peut être ça aussi le cadeau : une soirée sur-mesure avec un repas 100 % local et de saison. Sans oublier de l’accompagner par une bonne bouteille de vin en biodynamie !


Voilà, j’espère que cet article t’aiguillera dans tes achats par Amour pour ta moitié et aussi pour notre planète 😉

Si ça peut aider : idées de cadeaux écoresponsables

2 réflexions sur « La Saint Valentin, moins romantique qu’il n’y paraît »

  1. Offrir un cadeau immatériel : un massage, un resto, un ciné ou parrainer un arbre ou une ruche peut aussi être un cadeau sympa 😉

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