Qui dit zéro déchet dit forcément anti gaspi. Si dans les pays en voie de développement le gaspillage se produit majoritairement lors des étapes de production et de stockage (problèmes d’infrastructures), dans les pays développés il explose lors de la vente et de la consommation. Nous consommateurs sommes responsables de 33% de ce gaspillage. Bonne nouvelle puisque nous pouvons donc sauver 1/3 des aliments de la poubelle !
Le gaspillage alimentaire en quelques chiffres
Si l’on additionne la production, la distribution, la restauration et les foyers, en France nous gaspillons 10 millions de tonnes de nourriture chaque année, soit 19 tonnes par minute, soit 317 kg par seconde !!!
A la maison on gaspille, en moyenne par an, 30 kg par personne, dont 7 kg de produits toujours emballés. Cela représente près de 150€ jetés à la poubelle…
Chaque produit arrive dans ton assiette avec son « sac à dos écologique ». Il s’agit de toutes les ressources qui ont été utilisées pour le produire, le transformer et le transporter ; son poids étant mesuré en équivalent CO2. Si le gaspillage alimentaire était un pays, il serait le 3ème plus gros pollueur au monde derrière la Chine et les États-Unis, avec un rejet de 4,4 gigatonnes de gaz à effet de serre par an.
Le guide de l’anti-gaspi
Si tu es débutant·e, ce livre deviendra ta référence absolue. Et même si tu es déjà expert·e en la matière tu trouveras quelques idées originales. C’est un livre pratique regroupant un abécédaire de l’anti-gaspi, des fiches recette en fonction des saisons, un florilège d’astuces… mais il est aussi très agréable à lire et ponctué d’humour avec par exemple les histoires de Gaston le Saumon et Anne la Banane… 😉
Les 10 règles d’or de l’anti-gaspi
1) Organiser son frigo
- Mettre les produits dont la date de péremption est la plus courte devant
- Écrire la date à laquelle on ouvre/cuisine les produits
- Ne pas avoir un frigo plein si ce n’est pas nécessaire, d’une on n’y voit plus rien et de deux ça entraîne une surchauffe de l’appareil qui baisse en capacité de conservation
2) Ranger ses placards
Pour savoir ce qui s’y cache et les organiser de façon à s’y retrouver plus facilement. Pour une meilleure conservation préférer les bocaux hermétiques aux sachets carton et plastique.
« Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place »
3) Bien conserver ses aliments
- Ne pas emballer ensemble les aliments crus et cuits
- Enlever les suremballages en carton et plastique, privilégier les boîtes hermétiques (style tupperware) en écrivant la date de péremption dessus
- Oignons, pommes et pommes de terre sont à stocker à part car ils dégagent du gaz éthylène qui accélère le processus de vieillissement des autres fruits et légumes
- De même pour les fruits qui accélèrent le processus de vieillissement des légumes
4) Ne pas faire ses courses le ventre vide et/ou ne pas se faire avoir par le marketing
Avant de céder à la tentation, toujours se demander « ai-je vraiment besoin de ça et vais-je réellement le manger ? ».
5) Faire la différence entre DLC et DDM (ex DLUO)
DLC = Date Limite de Consommation → « à consommer jusqu’au… » → date sanitaire après laquelle le produit peut présenter des risques pour la santé
DDM = Date de Durabilité Minimale → « à consommer de préférence avant le… » → date indicative après laquelle le produit perd certaines valeurs nutritionnelles et organoleptiques (texture, couleur…) mais ne présente pas de risque pour la santé Déchiffrer une DDM :
- A consommer de préférence avant le 01/06/2020 → qualité garantie jusqu’à 3 mois après cette date
- A consommer de préférence avant le 06/2020 → qualité garantie de 3 à 18 mois après cette date
- A consommer de préférence avant le 2020 → qualité garantie plus de 18 mois après cette date
Le plus simple reste de faire confiance à ses sens et observer-sentir-goûter un produit avant de le jeter.
6) Planifier ses repas
Noter ses idées de menus pour la semaine permet d’aller faire ses courses en sachant exactement ce que l’on doit acheter.
7) Congeler
Le pain, les dates courtes, les plats préparés…congeler les aliments met un terme à leur processus de vieillissement. Presque tout ce congèle.
8) Être créatif au lieu de jeter
Pour ça le guide est une mine d’or d’idées ! Exemples :
- Tomates abimées = sauce
- Miel trop dur + sucre = gommage naturel
- Peaux de clémentines = désodorisant pour chaussures
- Yaourt tourné = nettoyant pour toilettes
9) Composter ses biodéchets
C’est l’ultime étape si tu n’as pas réussi à réutiliser un produit.
10) Diffuser le savoir
En partageant le livre ou cet article 😉
Les applis pour aider au quotidien
Des applis pour t’aider à mieux gérer tes placards, ton frigo et savoir quoi cuisiner avec ce qui y traîne : Save Eat, Frigo Magic.
Pour mieux comprendre les dates de péremption et savoir jusqu’à quand consommer tes produits : Gaspifinder.
Pour regagner du pouvoir sur ta consommation : Yuka, Etiquettable.
Le glanage
C’est un droit d’usage qui permet à tout le monde de se nourrir et aux aliments de ne pas se perdre. Pratique très ancienne qui consiste à récupérer des aliments là où ils sont, une fois la récolte faite par l’exploitant (le mieux étant quand même de lui demander s’il est d’accord).
Faire la fin des marchés permet souvent de récupérer les invendus à petit prix voire parfois gratuitement.
Pour les plus téméraires, il existe en ville des réseaux de glaneurs qui vont fouiller les poubelles des commerçants. Attention cette pratique n’est pas sans risque.
Et pour acheter des invendus à bas prix il y a l’appli Too Good To Go.
J’ai repris dans cet article, et de façon très synthétique, les idées du livre « le guide anti-gaspi » de Lucie Basch et Rose Boursier-Wyler. Si tu veux aller plus loin je te le conseille, il est rempli d’astuces et de témoignages. Je suis moi-même toujours étonnée de la multitude de façons de valoriser un « déchet », il y a toujours matière à découvrir de nouvelles choses. Et comme je le dis souvent, chaque « déchet » est une ressource potentielle !
Un peu plus à lire : dossier de l’ADEME
Impressionnant !
On peut en déduire que l’on produit beaucoup trop !
Quoique beaucoup meurt de faim :-/
Donc la production n’est pas répartie ou distribuée comme il faudrait 🙁
Merci Audrey, toujours très intéressant 🙂