L’environnement a une place particulière dans notre Société. Nous avons pris petit à petit conscience que c’est notre bien commun à tous qui est en péril, et cela interroge à la fois notre façon de vivre ensemble et notre engagement quotidien. Mais à quand remonte cette préoccupation?
On situe souvent la naissance de l’écologie dans les années 70 mais dès la fin du XIXe siècle, les catastrophes naturelles – notamment les grandes inondations de 1856 et 1910 – puis les dommages causés par la déforestation, l’urbanisation et l’industrialisation alarment l’opinion publique.
J’ai eu l’occasion en début d’année de suivre une conférence gesticulée (conférence scientifique humoristique) sur le thème de la crise énergétique et les façons d’y faire face. Le professeur débuta son exposé en retraçant chronologiquement la naissance de l’écologie. Entendons par écologie la « doctrine visant à un meilleur équilibre entre l’homme et son environnement naturel ainsi qu’à la protection de ce dernier ».
- 1900 -> naissance du terme « pollution »; même si l’air et l’eau étaient déjà pollués bien avant (naissance de la métallurgie, concentration urbaine…), c’est la révolution industrielle qui a conduit la pollution aux niveaux connus de nos jours.
- 1949 -> début d’une prise de conscience des « désastres industriels » avec les premières grosses industries; la combustion massive de charbon amène la pollution de l’air à des niveaux sans précédent, les industries déchargent leurs effluents chimiques et leurs déchets sans traitement particulier, polluant les cours d’eau, les nappes phréatiques et les sources d’eau potable.
- 1952 -> début d’une prise de conscience des « désastres environnementaux » avec l’épisode du grand smog de Londres; la mortalité provoquée par le smog donna un élan important au mouvement moderne en faveur de l’environnement.
- 1972 -> publication du rapport du club de Rome qui a alors suscité un extraordinaire débat; celui-ci affirme, en s’appuyant sur un modèle mathématique du monde, à grand renfort de graphiques, que le système planétaire va s’effondrer sous la pression de la croissance démographique et industrielle, à moins que l’humanité ne décide délibérément de stabiliser sa population et sa production.
- 1973 -> le premier choc pétrolier et la crise économique qui en découle fait remettre en question la société capitaliste industrielle, ses modes de consommation et l’utilisation des ressources naturelles et alimentaires.
- années 70 -> la puissance publique doit « défendre » la nature, les premières lois sont votées sous la pression des citoyens.
- 1974 -> première candidature d’un « écologiste », c’est la naissance de l’écologie politique; le résultat du scrutin est faible (1,32 % des votes), mais il s’agit surtout d’utiliser les médias et particulièrement la télévision pour faire connaître la pensée écologiste en politique : pacifiste, contre le capitalisme agressif, pour la solidarité entre les peuples et prenant en compte le monde en voie de développement.
- 1978 -> premier grand désastre écologique en France avec le naufrage de l’Amoco-Cadiz qui engendrera la pire marée noire du XXe siècle; le choc est immense et laisse des images indélébiles provoquant alors un sursaut citoyen.
- 1987 -> publication du rapport Brundtland qui expose pour la première fois le concept de Développement Durable : « un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes, sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs« . Il s’agit donc d’organiser les sociétés du monde de façon à préserver les ressources de l’environnement, tout en répondant à nos besoins. Le rapport met également l’accent sur une meilleure répartition des ressources entre les pays du Nord et du Sud, entre ceux qui « consomment les ressources de la planète à un rythme qui entame l’héritage des générations à venir » et les autres « bien plus nombreux, qui consomment peu, trop peu, et connaissent une vie marquée par la faim et la misère noire, la maladie et la mort prématurée ».
Le professeur conclut en mettant l’accent sur le fait qu’à chaque fois les citoyens ont été au cœur des changements, car c’est sous la pression de l’opinion publique que des mesures furent prises.
Ces derniers mois tout s’accélère. Entre les diverses marches pour le climat qui ont suivi la démission de Nicolas Hulot, la mobilisation des jeunes partout dans le monde (la suédoise Greta Thunberg en tête) et la pétition « l’affaire du siècle » au plus de 2 millions de signatures, l’environnement est plus que jamais au cœur de l’actualité. Le dérèglement climatique, l’alimentation Bio, la perte de biodiversité, la pollution…sont des sujets traités régulièrement par les médias. La pression est là, certaines choses bougent, mais ce n’est pas suffisant car il y a maintenant urgence à agir. Soyons au cœur des changements !

Top !!!
Très intéressant.